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Juliette DROUET - Lettre autographe adressée à Victor HUGO (1833)

Juliette DROUET

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Juliette DROUET - Lettre autographe adressée à Victor HUGO (1833). En savoir plus

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Description

Type de document : Lettre autographe
Format : Petit in-4 (15,2 x 19,6 cm)
Auteur : Juliette DROUET
Destinataire : « Mon Victor » [Victor HUGO]
Date : Sans [1833]
Lieu : Sans [Paris]
Etat : Bon, traces de manipulations (voir photos)

Juliette DROUET - Lettre autographe adressée à « Mon Victor » [Victor HUGO], sans lieu [Paris] ni date [1833]. 4 pages petit in-4 (19,6 x 15,2 cm) sur un feuillet double. Timbre à sec en haut à gauche du premier feuillet, rajout de la date d’une autre main au crayon. Lettre incomplète (fin manquante), voir plus bas.

« Je t’ai quitté, mon ange, tu paraissais triste et mécontent. Mon Victor, me serais-je attachée à ta vie comme un scorpion venimeux pour la flétrir et l’épuiser ? Déjà ton sourire frais et libre devient chaque jour plus rare. Tu es malheureux, Victor, et mon amour est un obstacle à ta tranquillité. Je voudrais fuir, je voudrais te déchirer de moi, de mon amour qui devrait couronner ta vie de roses et la parfumer de bonheur et qui semble la couvrir d’un crêpe. Mais l’air que tu ne respires pas me ferait mourir, mon Victor. Ton regard m’est plus nécessaire que le soleil et j’ai besoin de tes baisers pour rafraîchir mon âme et lui donner des forces. Le lien qui existe entre nous est celui qui me tient à la vie. Si je n’avais été ton amante j’aurais voulu être ton amie. Si tu m’avais refusé ton amitié, je t’aurais demandé à genoux d’être ton chien, ton esclave. Mon âme est rongée par la pensée de ma situation. Mais je veux être seule à souffrir. Tu es trop faible, toi, pour supporter comme moi des nuits sans sommeil. Si tu mourrais, voudrais-tu m’empêcher de mourir avec toi ? Fou, le pourrais-tu ? N’es-tu pas mon âme et ma vie ? Et le chagrin qui chaque jour grossit comme une avalanche, le chagrin qui creuse l’âme goutte à goutte, n’est-ce pas une longue mort ? Je me suis donnée à toi tout entière, à toi ma vie, belle ou hideuse, riante ou sombre, poétique ou rampante dans la boue. Je n’ai rien voulu en retrancher de toi. Je veux la partie la plus précieuse de ton existence, ton amour car je crois, et laisse-le-moi croire, que l’amour peut mettre du miel dans la coupe la plus amère. Tu m’appelles ange et suis un pauvre ange déchu. Mais l’amour élève si haut, mon Victor, tu verras repousser mes ailes et je t’enlèverai au ciel. Mais…............................ Mais, et ici, je m’arrête. Je vais marcher sur un aspic qui va se retourner contre moi. Je vais mettre le pied sur un terrain mouvant. Écoute. Mais je ne veux pas que tu voies l’état de mon cœur en ce moment. Je ne veux pas que tu le regardes pour voir s’il saigne, que tu y portes le doigt pour voir si la blessure est large. Mes souffrances à moi je saurai les supporter. Je ne puis m’expliquer…. Tâche de me comprendre. Ils disent : - il n’est pour elle qu’un moyen, un seul, de changer sa position - Eh bien Victor »

La fin de cette célèbrissime lettre est malheureusement perdue. Toutefois elle nous est connue par une transcription ancienne ; la voici pour information (les lignes suivantes ne sont pas incluses dans la vente) :

« Eh bien Victor, ce moyen tu le repousses. L’idée t’en fait frissonner. Victor, j’ai à subir des conséquences de ma vie passée, de ma vie sans amour. Il y a une plaie, il faut la brûler avec un fer rouge, il faut une souffrance, après la souffrance, des angoisses, après les angoisses. Je souffrirai car je t’aime. Je t’aime tant. J’éprouverai d’affreuses tortures, mon cœur sera mâché, haché, et toi, toi ! Mais il faut couper le membre gangrené, il faut, à tout prix enterrer le cadavre qui se place, froid, entre nos baisers. Puis, comme les martyrs, nous trouverons une vie céleste, une nouvelle vie, que nous recommencerons ensemble, une vie d’oubli, de bonheur, de bonheur pur comme mon âme, car mon âme est restée pure quand mon corps a été profané, elle est montée au ciel, elle est restée pure et vierge. Nous vivrons ensemble, pauvres et heureux, riches d’amour et de poésie. Si dans cette lettre quelque chose froisse ton cœur, pardonne, je l’expie par les larmes que je verse en t’écrivant. Samedi, 4h. À ce soir. Juliette »

Juliette DROUET et Victor HUGO se rencontrent lors des répétitions de Lucrèce Borgia, une pièce que le dramaturge fait jouer au théâtre de La Porte-Saint-Martin à Paris en 1833. Juliette DROUET, que l'on dit promise à une belle carrière, y incarne la princesse Negroni, un rôle qui ne comporte que neuf répliques. Victor HUGO, qui est déjà une personnalité reconnue du monde politique, social, littéraire, artistique et poétique, en tombe fou amoureux, et ce bien qu'il soit déjà marié avec Adèle FOUCHER avec laquelle il a eu 5 enfants, et qu’il multiplie les aventures (en réponse à l'infidélité d'Adèle qui a depuis plusieurs années une liaison avec son ami SAINTE-BEUVE). La séduction est immédiate et réciproque, leur amour est consommé dans la nuit du 16 février 1833 (date que choisira Hugo pour la nuit de noces de Cosette et Marius dans Les Misérables). HUGO, possessif et férocement jaloux, exige de Juliette qu'elle mette un terme à sa carrière de comédienne. Il lui demande de rester dorénavant cloitrée dans son appartement et de ne sortir qu'en sa compagnie. En contrepartie HUGO s'engage à payer ses dettes et à l'entretenir. Il lui donne aussi la primeur de la lecture de ses manuscrits. La liaison des deux amants est de notoriété publique, y compris de son épouse et de ses enfants. La relation, passionnelle, connait au fil des années de nombreuses tempêtes, souvent en raison des infidélités d'HUGO, mais les épreuves qu'ils vont endurer ensemble les soudent encore plus. D'abord la perte de leurs filles respectives (Léopoldine HUGO en 1843, Claire PRADIER en 1846), âgées de seulement dix-neuf ans. Puis le coup d'État du 2 décembre 1851 durant lequel Juliette joue un rôle essentiel en sauvant la vie de HUGO : elle le cache de la police de Louis NAPOLEON BONAPARTE, lui permettant de quitter la France sous une fausse identité. Elle parvient peu après à faire sortir de France la malle contenant tous les manuscrits de HUGO, dont celui des Misérables, et rejoint HUGO dans son exil à Jersey, puis le suit en 1855 à Guernesey, mais à chaque fois sans partager son toit. Le 25 septembre 1870, durant le siège de Paris, Victor HUGO craint pour sa vie. Il laisse des instructions à ses enfants, dont celles-ci, concernant Juliette DROUET : « Elle m’a sauvé la vie en décembre 1851. Elle a subi pour moi l’exil. Jamais son âme n’a quitté la mienne. Que ceux qui m’ont aimé l’aiment. Que ceux qui m’ont aimé la respectent. Elle est ma veuve ». Après le décès d'Adèle en 1868 et le retour en France en 1870, les amants s'installent à Paris dans des domiciles voisins puis, à partir de 1873, font adresse commune jusqu’à la fin. Dans sa dernière lettre, datée du 1er janvier 1883, Juliette écrit à HUGO : « Je ne sais pas où je serai l'année prochaine à pareille époque, mais je suis heureuse et fière de te signer mon certificat de vie pour celle-ci par ce seul mot : Je t'aime ».

Cette lettre a été publiée dans de très nombreux ouvrages ; citons notamment :

- Juliette Drouet, inspiratrice de Victor Hugo, Paul SOUCHON, Tallandier, Paris, 1942.
- Mille et une lettres d'amour à Victor Hugo, Juliette DROUET, Gallimard, Paris, 1951, page 25.
- Victor Hugo entre les femmes et l'amour, Paul VINCENT, Gallimard, Paris, 1958, page 47.
- La baigneuse, Ludovic JANVIER, Gallimard, Paris, 1968, page 146.
- Les Cent plus beaux cris de femmes, Régine DEFORGES, Le Cherche-Midi, Paris, 1980.
- Anthologie de l'amour sublime, Benjamin PÉRET, Albin Michel, Paris, 2011, page 245.
- Lettres de ruptures, Agnès PIERRON, Nathan, Paris, 2015.

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L'AVIS D'AUTOGRAPHES.COM

Sans doute la plus célèbre lettre d'amour de Juliette DROUET à Victor HUGO, écrite au tout début de leur liaison.


NOTE BIOGRAPHIQUE

Juliette DROUET

Juliette Drouet, de son vrai nom Julienne Joséphine Gauvain, née le 10 avril 1806 à Fougères et décédée le 11 mai 1883 à Paris, est une actrice française qui fut la maîtresse de Victor Hugo pendant près d'un demi-siècle.

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